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lundi 7 septembre 2009

La réussite : masculin pluriel ou féminin singulier ?



Inspirée par une lecture que j'avais découpée il y 2 ans, je me suis questionnée sur la perception que nous pouvions avoir de la réussite. Selon la définition du Larousse la réussite serait un résultat favorable, un succès.


Nous revoilà donc en face du fameux succès. Le succès se nourrit d’ambitions, d’objectifs, de réalisations. Il peut être de nature professionnelle et/ou personnelle. Mais se conjugue-t-il de la même façon au masculin singulier qu’au féminin ?

Depuis toujours, l’homme ambitieux est bien vu. Son désir de pouvoir, sa réussite professionnelle et sociale lui sied bien. Réussite professionnelle = le succès tout court.

Mais quand est-il des femmes ?

De par notre histoire, les femmes ont été longtemps confinées à la maison, aux tâches domestiques, à l’éducation des enfants et à la gestion du budget.

Selon Mme Robin Chase, « Dans tous les pays les femmes sont connues comme les organisatrices de la famille. Elles ont souvent à jongler pour élever leurs enfants, s'occuper de leurs parents âgés, faire les courses, faire le ménage et gérer l'entreprise familiale. Notre capacité à mener plusieurs tâches de front et à nous organiser fait de nous de grandes créatrices d'entreprise. » 2

Pourtant en 2006, seulement le tiers des entreprises canadiennes étaient dirigées par des femmes. Une partie de la réponse réside certainement à une question existentielle : la réussite au féminin ne repose pas que sur sa réussite professionnelle. La pression sociale lui ordonne de réussir également sa vie personnelle. Difficile de se départir de nos vieux stéréotypes. Une carriériste est bien vue à condition qu’elle soit une bonne maman (et que dire de celle qui ont fait le choix de ne pas en avoir !!), qu’elle s’occupe de sa famille, qu’elle ne s’absente pas trop souvent, etc. Les femmes sont toujours confrontées à leurs choix : celui de faire abstraction des pressions sociales et leurs désirs fondamentaux de s’accomplir dans leur travail. Celles qui osent vivent alors le sentiment de devoir performer dans toutes ses sphères. L’urgence d’être « parfaite » fait son entrée suivi de près par l’impression de ne pas être à la hauteur. D’ailleurs, une étude montre qu’un homme qui a 50% des compétences requises tente sa chance alors qu’une femme qui a 75% des compétences requises se dit : « Non, ce n’est pas pour moi. » 3
Serions-nous donc les responsables finalement ?


La culpabilité se conjugue elle au féminin !

Combien de fois ai-je entendu des femmes de tout acabit éprouver le sentiment de culpabilité d’envoyer son enfant à la garderie ? Combien de fois ai-je entendu qu’il était mal vu de passer plus de temps au travail qu’à la maison ? Combien de fois nous a-t-on dit que c’était « la femme » qui était le noyau familial ? Qui se devait de garder les liens avec la famille, l’école, les rendez-vous de routine (dentiste, pédiatre, etc) ? Ouf ! Lourd à porter toutes ses responsabilités ? Alors pourquoi les prenons-nous ?

Je vois déjà la surprise sur vos visages en lisant cette phrase ! Oui je crois que nous sommes les seules responsables. C’est à nous d’affirmer ce que nous voulons et d’être à l’écoute de qui nous sommes vraiment. Assumons le fait que nous soyons plus heureuses et épanouies au travail s’il en est question. Assumons également notre rôle de femme au foyer si c’est ce que nous désirons. Soyons où nous voulons être parce que c’est que nous avons choisi.

Personnellement, j’ai fait le choix de rester à la maison plus longtemps avec mes enfants. Combien ? Ça été différent d’un à l’autre. Une chose est sûre : quand à la fin de mon 2e congé de maternité nous sommes déménagés à l’achat de l’entreprise et que le congé s’est prolongé plus longtemps que prévu, il n’était plus question de choix. Au bout de presque 1 ½ an, j’ai eu une place en garderie. Je suis retournée au travail. J’avoue franchement qu’il était grand temps. Je ne suis pas une femme heureuse au foyer. Je relève les défis que m’apporte mon statut d’entrepreneure. J’aime entreprendre, gérer, planifier autre chose que la maisonnée. Pour moi, l’équilibre se trouvait là. Être une maman heureuse et épanouie dans le rôle qu’elle avait choisi. Vaut mieux une maman moins longtemps à la maison mais contente d’y retourner qu’une maman toujours là qui a juste le goût de la quitter.

Réussir c’est s’accorder la liberté de donner le meilleur de soi. C’est faire de son existence quelque chose de bien. C’est savoir cerner et utiliser ses forces en regardant l’avenir avec la certitude de pouvoir accomplir ce qu’on veut accomplir. Enfin, c’est chercher en soi la passion pour obtenir ce qu’on veut de la vie. 1

Ma conclusion ? La réussite se conjugue au présent, au masculin comme au féminin. Elle est selon moi l’équilibre entre ce que je veux faire et qui je veux être. Elle s’accorde avec mes désirs, mes objectifs, mes réalisations. Au fond, la réussite est synonyme de bonheur. Être heureux n’est–il pas le plus beau signe de réussite ?


Source

1. Femmes Plus, mars 2007 « Oser réussir »
2. American.gov, « Les femmes et la création d'entreprise aux États-Unis et à l'étranger »
3. Usinenouvelle.com, « Gérer sa carrière »
4. Lesaffaires.com

4 commentaires:

  1. Cette chronique me touche vraiment! Je crois que si j'avais ton tallent pour l'écriture j'aurais peut-être pu l'écrire.

    Je suis entièrement d'accord avec ta conclusion, la résussite n'a pas de sexe...tout l'monde a droit au bonheur!

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  2. wow Virginie!! Si tu me le permets, j'aimerais faire circuler ta chronique dans mon milieu de travail. Ton texte est tellement bien et ce, à tous les niveaux!! C'est dire tout haut ce que plusieurs pensent tout bas...et avec un tel aplomb! Bravo!

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  3. Merci Caroline ! Bien sûr que tu peux faire circuler. C,est fait pour ça !

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  4. Wow quel article intéressant Virginie! Avec ta permission, j'aimerais le prendre pour le prochain Femmes d'action. Vraiment très bon.

    Claudie

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