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dimanche 6 février 2011

Le management au féminin: mythe ou réalité ?

Pour vous mettre en contexte, je venais d'être invitée à une table économique régionale avec le Premier ministre Harper. J’étais, malheureusement, la seule femme assise à cette consultation. Au cours d'une conversation relatant l'événement à un ami entrepreneur (que j'affectionne beaucoup), il me dit: "..mais toi c’est pas pareil, t'es un homme dans un corps de femme !!!..." Ce qui m'a fait bien rire.


Je partageais cette aparté avec mon amie Patricia Tessier et sa réaction fut quelque peu différente. Elle s'étonnait de cette remarque et fit en sorte que nous amorcions une conversation sur le sujet. N'y a-t-il pas un leadership féminin qui se dessine tranquillement dans nos diverses sphères d'activité ?

Selon les recherches que j'ai pu trouver sur internet, un tiers des cadres sont des femmes. Depuis quelques années, de plus en plus de femmes accèdent aux postes à responsabilités en entreprise. De la PDG à la simple chef d’équipe, elles sont présentes à tous les niveaux de hiérarchie et féminisent la pratique du pouvoir.

D’après une enquête publiée par l’Insee en 2003, près d’un quart des cadres du secteur privé sont des femmes. Une étude menée par l’Apec en 2005 confirme la tendance. Le rapport recense ainsi 35% de femmes parmi les cadres (secteurs privé et public confondus) contre 29% en 1995. Cette prise de position féminine aux postes de direction amène à un changement plus général : le management se féminise. Si les postes d’encadrement étaient, par principe, réservés aux hommes, ce n’est aujourd’hui plus le cas.

Les facteurs influents

Pour réussir, les femmes s’en donnent les moyens. Leur niveau de formation s'est considérablement élevé. On compte désormais 54% de filles dans l’enseignement supérieur. Les écoles d’ingénieurs accueillent aujourd’hui 24% de filles, tandis que les écoles en administration recensent 47% d’étudiantes parmi leurs effectifs. Les secteurs à dominance masculine accueillent de plus en plus d'effectif féminin. Il y à peine quelques années, la polytechnique était encore très peu fréquentée par les filles.

La vie professionnelle: une valeur féminine ?

Et bien oui ! Les femmes s’investissent davantage dans leur vie professionnelle. Le taux d’activité féminin, en hausse, dépasse aujourd’hui 80%. Les femmes poursuivent leur carrière malgré l'arrivée des enfants. Elles préfèrent mener de front vie professionnelle et vie de famille. Elles se réalisent à travers leur travail et projettent des modèles différents dans les familles. Certains stéréotypes sont en train de changer !

Les femmes ont développé par culture, par référence sociale des compétences propres à elles: Habituées à gérer plusieurs emplois du temps à la fois, elles sont reconnues pour leur efficacité, leur pragmatisme, leur sens aigu de l’organisation et de la planification.

Mais en quoi notre leadership serait différent ?

Directif, participatif, adaptatif… En théorie, le style de management adopté par un responsable correspond d’abord à la culture de l’entreprise et au secteur d’activité. Hommes et femmes doivent se plier à ces exigences avant de laisser s’exprimer leur personnalité avec leur équipe.

Mais là où les femmes se distinguent surtout c’est dans relations humaines. Une étude menée en 2005 par Arborus, association pour la promotion des femmes en entreprise, révèle qu'elles ont un meilleur potentiel relationnel. Disponibilité, compréhension et communication sont autant de qualités typiquement féminines appréciées des collaborateurs. Ce qui n’empêche pas les femmes de se montrer particulièrement exigeantes dans le travail.


Un management complémentaire

Moins attachées au pouvoir et à la hiérarchie, les femmes cadres sont plus enclines à pratiquer un management participatif. A l’écoute de leurs collègues, elles les sollicitent, recueillent leurs idées, et affectionnent particulièrement le travail en équipe.

Conclusion

Je suis une femme dans un corps de femme. Il existe bel et bien un management au féminin. Notre modèle se voudrait plus moderne, plus consultatif. Notre ouverture sur le dialogue, la diversité mais surtout notre ouverture sur l'implication et l'engagement défait un modèle hiérarchique dépassé. Peut-être avons-nous moins peur de perdre ? Au fond, avec toutes ces années à rattraper, nous avons tout à gagner ! Et l'entreprenariat aussi !

1 commentaire:

  1. BRAVO, l’ami que tu affectionne beaucoup a de mon avis dit une connerie, une grosse connerie, le leadership n’a pas de sexe, nos grand-mères et nos arrières grand-mères on gérer de tout temps des familles ou serions nous rendu sans elles ???

    Une autre étude du début des années 2000, (sur l’ile de Montréal, pour des chefs d’entreprises de petites et de tailles moyennes) par le magazine l’Autonome a démontré sans l’ombre d’un doute que même si elle étaient autant, je ne souviens plus des chiffres exacte mais c’est très près de 50/50, en ce qui concernait leurs engagement, tant au plan sociale, corporatif, politique et autres, c’était les femmes dans une proportion de 66% qui étaient ACTIVES, alors que les hommes eux ne l’étaient qu’a +/- 25%.

    Le leadership n’est pas passif… messieurs rentrez ça dans vos pipes

    Raymond D.

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